Accueil du site - Actualités Mala - 02 février 2012 - Exploration du monde

Interview de MALA INDIA dans le cadre de l’exploration du monde sur l’Inde

A l’occasion de la tournée du film L’Inde au milliard de regards, nous avons cherché à comprendre quelles pouvaient être les réalités, les difficultés mais aussi les espoirs des enfants indiens et l’attachement que nous, européens, pouvons ressentir vis-à-vis de cette culture.

  Comment est né ce désir de créer cette association et pourquoi avoir choisi de vous concentrer sur l’Inde

Chacun a en soi le désir de « faire quelque chose » pour d’autres, mais ce sont souvent les circonstances qui décident. Une rencontre, un voyage, l’attirance pour une culture particulière selon sa sensibilité, et puis un jour une étincelle, et tout se déclenche. On ne sait pas toujours l‘expliquer.

Pourquoi l’Inde, …est-ce vraiment notre choix, n’est-ce pas un aboutissement naturel, n’est-ce pas plutôt l’Inde qui nous a choisis ? Au début des années 90 un petit groupe d’action s’est formé, le sort d’enfants dans la misère nous a pris à cœur, un enfant est un enfant, la Terre n’est plus qu’un seul pays, nous avons décidé de « faire quelque chose » là-bas et tout a démarré. C’est aussi simple que cela.

  Il y a une branche humanitaire et une branche commerciale dans votre organisation. Comment avez-vous pu développer ce concept de magasin solidaire ? comment sélectionnez-vous vos articles ?

Très rapidement nous avons souhaité avoir notre propre revenu. D’une part pour que les donations puissent être attribuées intégralement aux projets humanitaires, sans qu’aucun pourcentage de frais généraux n’en soit prélevé, d’autre part le bénéfice de notre activité commerciale s’ajoutant aux donations augmente fortement notre capacité d’action sur le terrain. Nous pouvons ainsi entreprendre des projets plus coûteux ou à plus haut risque, sans engager l’argent des donateurs.

Le magasin Mala India veut montrer une image plus juste de la culture indienne et de son riche artisanat. Un grand nombre de petits artisans, de menuisiers, de tailleurs, et donc de familles, dépendent en bonne partie de nos achats, l’artisanat de qualité étant de plus en plus en difficulté. Une cinquantaine de personnes se répartissent le travail d’étiquetage, de rangement, de promotion des divers articles. Un diaporama montre en permanence des photos de nos projets et conscientise la clientèle. Grâce à quelques bénévoles qui y consacrent beaucoup de temps, nous avons un site web prodigieux, et qui vous en apprendra bien plus.

  Combien de projets développez-vous pour l’instant et combien de personnes participent à ces actions ?

Nous avons principalement deux grands projets.

La Gandhiji School dans la région de Pondicherry, une école pilote réservée aux enfants les plus démunis. A moyen terme, la Gandhiji School comptera 240 élèves de 5 à 16 ans. Les frais de construction et d’infrastructure sont couverts par l’activité commerciale Mala India, les frais relatifs aux enfants tels que uniformes, repas, salaires des institutrices et du personnel, etc., sont couverts par le parrainage individuel des enfants.

Un projet plus « à risques » dans la région de Kanpur. Il consiste tout d’abord en la prise en charge d’un groupe de 24 petites unités d’enseignement primaire au sein des briqueteries : salaire des enseignants, repas journaliers pour les 600 enfants, uniformes, etc. Le second volet de ce projet est la construction d’une maison d’accueil, également pour enfants des briqueteries et qui a terme pourra en accueillir 150 à 200.

Les autres projets sont de plus petite taille : une section enfants atteints du sida à Dindigul et deux maisons d’enfants handicapés mentaux. Ensuite de nombreux projets « ponctuels » comme des reconstructions d’écoles, des distributions d’uniformes, des camps médicaux, des campagnes d’information, etc.

  Quels sont vos ambitions dans les années à venir ?

Notre principal objectif est l’amélioration et la solidification de nos deux grands projets. La qualité plutôt que la quantité. Nous voulons que ces projets fassent réfléchir, que la société prenne conscience qu’il y a moyen d’investir dans l’éducation plutôt que dans des futilités, que les enfants de la Terre ont les mêmes droits au respect et au développement, que les petits villageois oubliés, ignorés, laissés pour compte, sont eux aussi et à part entière, des citoyens du Monde.

Lorsque chacun des enfants de ces projets aura son parrain ou sa marraine qui le prendra en charge pendant ses années tendres, notre objectif final sera atteint, on pourra travailler l’esprit plus tranquille.

  Quels conseils donneriez-vous aux personnes désireuses de découvrir l’Inde ?

Allez en Inde, au moins une fois dans votre vie. Vous y trouverez les racines de notre Humanité. On l’appelle « Bharat Mata », la Mère Inde… Allez-y sans préjugé, parlez peu, ouvrez les oreilles et les yeux. Gardez à l’esprit que l’incompréhension vient souvent de petites choses, et quand on ne comprend pas, on est irrité, et on se met à juger.

Voyez le petit enfant de la photo. Il essaie d’expliquer quelque chose. On pourrait croire qu’il fait le signe zéro ? Non, il montre le chiffre 3. En Inde on compte sur ses doigts en commençant par le petit… Et puis quand on fait non de la tête cela veut dire oui…, et puis les « rakhis » que cet enfant porte au poignet ont une signification bien précise, etc., et ce ne sont que des exemples infimes des questions que vous vous poserez là-bas. Mais allez-y, Bharat Mata vous réserve bien d’autres surprises !

Merci pour votre collaboration. Nous invitons les lecteurs à découvrir votre site http://mala-india.org ou à se rendre directement dans votre espace découverte au 55, Av. des Pâquerettes - 1410 Waterloo

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