Accueil du site - Projets humanitaires - Gandhiji school - Actualités - 2012 - 24 février 2012 : PROJECTION SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA GS 2ème PARTIE

PROJECTION SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA GS

2ème PARTIE : LA DUREE DU PARRAINAGE

Cet aspect concerne plus particulièrement les personnes qui parrainent ou qui envisageraient de parrainer un enfant dans ce projet.

Le schéma scolaire étant compris (voir article précédent), le parrain ou la marraine peut se poser la question de la durée de son parrainage. La réponse est simple : l’idéal est de poursuivre son aide jusqu’à la fin des études secondaires, c’est-à-dire jusqu’à l’âge de 16-17 ans.

Oui mais alors, en supposant que les enfants quittent la GS après le 10ème standard et qu’ils soient désireux de poursuivre leurs études, ils n’auraient que 14-15 ans et il leur resterait deux années à terminer, où iraient-ils ?

Ils devraient alors choisir une High Secondary School pour leur 11ème et leur 12ème standard, par exemple à la Ramakrishna School avec laquelle nous avons un accord en ce sens. Mais ils pourraient aussi s’inscrire dans une autre école privée, à condition bien sûr de payer le minerval.

On pourrait donc imaginer une possibilité, mais imaginer seulement, parce qu’à ce stade c’est vraiment prématuré, qui serait d’employer à cet effet le montant annuel du parrainage. Cette somme gardée en réserve servirait ainsi à payer les frais scolaires dans une autre école pendant ces deux dernières années. Mais ceci à condition d’un accord préalable avec le parrain ou la marraine.

Dans ce cas la « mission » parrainage mènerait le jeune homme ou la jeune fille au terme des études secondaires et se terminerait là.

Mais que feront les enfants de la GS après leurs études secondaires ? Ils se dirigeront de préférence vers des métiers dits « techniques » y compris le vaste domaine de l’informatique, vers la vente, vers d’innombrables possibilités qui s’offriront à eux dans ce pays en plein développement. Certains souhaiteront sans doute faire un training de formation d’un ou de deux ans pour obtenir une qualification spéciale, les centres et agences pour cela sont nombreux. Ils seront lancés dans la vie, vous leur aurez donné une superbe chance, celle d’une instruction correcte qui les aura tirés vers le haut, vous leur aurez donné un exemple d’affection et de désintéressement qu’ils ne pourront jamais oublier. Vous ne serez nullement « engagés » à suivre le ou la protégée après les études secondaires mais ce ne sera pas impossible, chaque cas pourra se discuter à ce moment.

Et l’Université ? Là, chères amies et chers amis, je pense qu’il faut oublier et se détacher sous peine d’entrer dans des complications qui deviendraient vite inextricables. Il faudra les laisser s’envoler et faire leur vie eux-mêmes. Ces enfants issus de milieux pauvres auraient une chance microscopique de « percer » dans des carrières de ce type. Avant même de commencer ils seraient perdants face à une énorme concurrence plus formée qu’eux, baignée dans la langue anglaise depuis la naissance, et dont les familles peuvent « acheter » les bonnes places, parfois à prix d’or.

Je ne suis pas trop long ? J’aimerais encore vous dire un petit mot à propos de l’aide aux familles des élèves.

La lecture des interviews des enfants est édifiante quant aux conditions de vie précaires de leurs familles. La réaction naturelle et honorable est souvent de vouloir apporter une aide à la famille. Une aide financière, une aide matérielle, une aide médicale.

Essayons de comprendre. Si nous nous engageons dans cette voie, si nous procurons la moindre aide à une famille nous serons assaillis de demandes. Dans ces milieux villageois indiens, tout mais alors tout, se sait immédiatement et jamais nous ne pourrions justifier de « faire des différences ». Le seul contact que nous ayons avec les familles c’est dans les murs-mêmes de l’école. De la même manière, si un donateur souhaite un jour rencontrer un enfant, il est le bienvenu mais il ne sera jamais mis en relation avec la famille, croyez-moi, cette barrière protectrice est vraiment importante !

Notre projet scolaire est une très grande chance pour ces enfants, ils sont considérés en stricte égalité, ils ont le même uniforme, les mêmes repas, les mêmes facilités. Les seuls « cadeaux » autorisés sont communs comme le matériel de sport et de jeux, et quand il y a distribution de friandises, de dentifrice, etc., chacun reçoit la même chose. Si nous entrons dans la spirale de l’aide familiale, le projet de la GS serait dénaturé en peu de temps.

La chance que l’enfant reçoit, c’est un placement à long terme pour sa famille, aucun d’eux ne l’abandonnera, et les répercussions positives seront inévitables. Il faut donc se forcer et se donner des limites.

Merci d’être avec nous. Thierry