Accueil du site - Projets humanitaires - Gandhiji school - Actualités - 2012 - 31/07/2012 : Echange de points de vue sur le parrainage

Echange de points de vue sur le parrainage

Vincent est un donateur Mala depuis de très longues années, il a connu toute notre évolution. Récemment il a décidé de recommencer l’expérience d’un parrainage.

Si les besoins sont toujours les mêmes, les temps eux ont changé. Et les questions de Vincent sont intéressantes pour nous tous. En voici la partie principale.


Bonjour Thierry, ci-dessous quelques questions pour m’éclairer sur la façon dont tout cela fonctionne.

Pour le parrainage, y a-t-il une date plus appropriée pour effectuer le virement de 360 euros ? Début d’année scolaire ?

A votre meilleure convenance. En cas de paiement annuel, Nicole rappelle la date de votre premier versement l’année suivante. Lorsque le paiement est mensuel ou trimestriel le rappel n’est pas nécessaire.

Suite à notre discussion de l’autre jour et puisque les parrainages sont à nouveau une de vos priorités, je m’engage une nouvelle fois à parrainer ce petit garçon (après un garçon et une fille jadis) le temps nécessaire.

Pouvez-vous me dire pour combien d’années je m’engage ? L’enseignement secondaire est aussi pris en charge par Mala ?

Le garçon que vous parrainez est en 6ème standard, donc déjà en 1ère secondaire, voir explications sur le système indien quelques articles auparavant.

L’engagement -purement moral- se termine au 10ème standard. Ce sont ces 10 niveaux-là que la GS espère développer. En effet nous recevons chaque année l’autorisation d’augmenter l’école d’un standard si les conditions sont respectées, la récente visite du Ministre de l’Education était positive en ce sens.

Pour les élèves doués la question se posera donc au 10ème standard : quid des deux dernières années ? Puisque ce ne sera pas possible à la GS, les étudiants devront les faire ailleurs. L’idée (au stade actuel !) est de demander au parrain son accord pour prolonger son aide de deux années : la même somme annuelle serait alors employée pour couvrir les frais scolaires dans une école du choix de l’étudiant et lui permettre de terminer le cycle complet 1 à 12.

Attention, tous n’en sont pas capables, la situation serait envisagée au cas par cas. Certaines familles par exemple ne peuvent pas se permettre de mener les études d’une fille à un trop haut niveau à cause de la lourde incidence sur la dot. Mais je répète que le parrain sera libre d’arrêter son aide au 10ème standard. Ce serait alors à Mala de prendre la décision de prolongation d’études pour l’étudiant concerné.

Quid au niveau de la communication ? J’étais "content" quand vous avez renoncé au système de parrainage pour vous lancer dans l’option "projets". Certaines choses me gênaient un peu dans le parrainage. Je constate en tout cas que la communication s’est évidemment largement facilitée grâce à l’utilisation d’internet.

Je vois comment la communication se fait vers moi. Comment puis-je communiquer vers mon filleul ? Uniquement par internet (mail) ou aussi par courrier classique ? Je peux m’adresser en français ? (et une traduction est prise en charge par Mala ? Je suppose que de toute façon cet enfant ne parle pas l’anglais et moi je me débrouille... mais sans plus). J’aimerais en tous cas pouvoir me présenter pour qu’il voie à quoi je ressemble et qui je suis.

La communication –uniquement par email- est possible, sans plus, mais la plupart des donateurs ne communiquent pas et cela ne pose aucun problème. Le fait de rendre la communication possible apporte beaucoup de crédibilité au projet, et c’est important à l’heure actuelle : l’enfant est bien là, physiquement. On peut suivre son évolution et constater le bien-fondé de l’aide.

Comme vous le faites remarquer, se présenter une fois au début est une bonne idée : c’est sympathique pour l’enfant de recevoir un message de celui qui va le coacher, et dans certains cas d’enfants angoissés ou marqués par de lourds événements familiaux cela peut peut-être les "rassurer".

Par la suite ? Une fois par an est plus qu’il n’en faut, mais j’insiste encore, la vaste majorité ne le fait pas et cela ne cause pas le moindre préjudice. Le message peut se faire en anglais ou en français, Annamalai se débrouille fort bien dans notre langue.

Le parrainage a changé de nature chez nous. Il n’y a plus de cadeaux personnels, les enfants sont tous égaux. Nous ne visitons jamais les familles, l’aide est purement scolaire, elle commence et s’arrête à la grille d’entrée de la GS.

Internet est un bel outil qui aidera les élèves, par exemple à scanner un travail, un dessin, plus tard à rechercher de la documentation, etc. Mais on veille à ce qu’il n’y ait pas d’abus et à limiter l’aspect trop personnel au maximum, ce n’est pas le but. C’est une aide "adulte" comme on dit. Les élèves se débrouillent très bien sans nous. Le danger serait d’ailleurs de créer un lien trop affectif qui fausserait le jeu et qui pourrait faire naître de faux espoirs, d’un côté comme de l’autre.

Ceci dit le parrain ou la marraine est tout à fait libre de faire "un clin d’œil" à son filleul, un petit "coucou encourageant" ne fait pas de tort, tout est dans la manière et dans la mesure…

Annamalai est un bel exemple : il a lui aussi été parrainé pour ses études jusqu’au 12ème standard. Il dit avoir été renforcé et avoir pris confiance en lui-même grâce à cela. Il n’a pourtant jamais su qui était son donateur et cela ne l’a pas gêné du tout.

Au niveau cadeau, vous m’avez dit que vous étiez très réservés à ce sujet, et je suis totalement d’accord avec vous. Par contre vous m’avez parlé de cadeaux communs ou pour tout le monde. De quoi s’agit-il ? On peut y participer d’une façon ou d’une autre en sus de notre parrainage ? Cadeau pour un anniversaire ?

En effet, un cadeau ne peut être que collectif. Une autre idée en germe est une "cagnotte", collective bien sûr, où on mettrait toutes les petites donations, de l’ordre de quelques euros ! Les élèves seraient eux aussi encouragés à y ajouter une ou deux roupies de temps en temps, pourquoi pas ?

Cette cagnotte servirait à une action ponctuelle en faveur d’une personne, d’un enfant, d’un besoin spécial, à décider en conseil des class leaders ( !), et même pourquoi pas, en collaboration avec le Rotary, de façon un peu à "partager notre chance". Ça, c’est du beau.

On pourrait de même placer une petite "donation box" similaire sur le comptoir du Magasin Mala pour la petite monnaie, en expliquant son usage de "partage de chance" et de "conscientisation" des élèves de la GS.

Merci pour vos réponses ou celles du service parrainage. Vincent

Vous savez, chez nous le "service parrainage" s’appelle Nicole... ! Notre action reste à échelle humaine. Nicole a pris en charge la partie administrative du parrainage et des donations, quant à moi j’ai plus de chance étant plus souvent en contact avec les projets.

Avec votre accord je propose de publier notre échange, il est intéressant pour tous.

A bientôt. Thierry